Vendredi 21 juin 2024
Reprise des travaux au Palladium de Champéry pour ces 57es Journées romandes des arts et métiers qui, en dépit d’une météo pluvieuse voire tempétueuse, se déroulent dans la bonne humeur et le partage.
08h45-09h45 – Débat sur la pénurie de main d’œuvre, les réglementations croissantes et l’UE en Suisse romande. Modération de tous les débats du jeudi 20 et vendredi 21 juin: Pascal Schouwey, journaliste indépendant.
Quels sont les principaux défis pour les PME dans l’arc lémanique?
Stéphanie Ruegsegger (SR), directrice du département de politique générale à la Fédération des entreprises romandes FER Genève: Le défi de la pénurie de main d’œuvre touche tous les types d’entreprises. Et le défi de l’employabilité représente aussi de mon point de vue un défi social.
Marcel Delasoie (MD): secrétaire général de l’Union valaisanne des arts et métiers: J’ajouterais le défi de l’innovation car nos entreprises à haute valeur ajoutée sont prospères. Et celui d’essayer de réduire les charges administratives qui pèsent sur nos PME. Chaque fois qu’on crée une loi au Parlement, on devrait charger l’administration d’en supprimer une autre.
Olivier Rau (OR), directeur du département politique du Centre patronal: Selon notre sondage, 40% des entreprises ont de plus en plus de peine à recruter. Certains indicateurs nous montrent que notre attractivité est moins bonne, le canton de Vaud n’est pas au mieux de sa forme avec les conditions-cadres actuelles. Nos infrastructures sont vieillissantes. Les délais s’allongent, la fiscalité s’avère lourde et on augmente même certains impôts.
Quelles pistes faut-il suivre?
SR: Nous avons à Genève une longue tradition de dialogue social. Notre conseil de l’employabilité a déjà eu un effet, celui de faire travailler les services de l’Etat de manière transversale. J’ajoute que la poursuite du dialogue avec l’UE est indispensable.
La réserve des travailleurs frontaliers est-elle menacée en cas d’échec des négociations?
SR: Cette réserve n’a jamais été contingentée. Si tel devait être le cas, nous serions dans une situation impossible. ?À Genève, un parti s’est créé sur le réflexe anti-frontaliers. Les frontaliers représentent un quart de notre marché du travail et nous ne pouvons pas nous en passer.
MD: En Valais, nous avons moins de frontaliers. En revanche, nous veillons à faciliter l’accès au marché et aux places de travail, notamment par les transports. Nous essayons de recruter d’abord au sein de notre jeunesse. L’enjeu se situe au niveau de l’apprentissage. Les professions redoublent d’actions pour attirer les jeunes, mais le panier global des candidats prêts à se lancer ne s’agrandit pas.
OR: Nous avons quatre fois plus de frontaliers qu’il y a vingt ans. Pour la pénurie, il faut combiner la formation continue et mobiliser les forces de travail que nous avons. Il faut de la flexibilité sur les temps partiels de la part des entreprises quand c’est possible. Soixante millions de francs sont collectés pour des milliers de places de crèche. Ce système doit être défendu.
MD: Notre Conseil d’État nous a sollicité sur ce chapitre, les communes ont mis les pieds contre le mur. Il faut redéfinir les tâches de l’accueil pour que les impôts que nous payons déjà servent à cela. L’exemple vaudois a été créé il y a longtemps et dans une période favorable, mais on voit que les gens paient toujours plus d’impôts et que nous entretenons des administrations pléthoriques.
Certaines études montrent que les jeunes veulent moins travailler et d’autres études mettent en évidence le fait que la productivité augmente. Comment s’adapter?
SR: Un coiffeur ne peut pas forcément travailler toujours plus vite. Une étude montre que le temps partiel n’atteint pas la productivité. Une fois qu’on aura assuré les accords bilatéraux III, on pourra adapter les conditions de travail aux exigences des nouvelles générations avec, pourquoi pas, des temps de travail plus amples, avec des pauses pour le sport, puis une reprise du travail. Les syndicats devront eux aussi se montrer plus ouverts à cette évolution.
OR: On doit faire une place pour les nouvelles générations et être à l’écoute de temps de travail qui ne sont plus forcément des horaires fixes de 8h à 17h.
MD: La dimension sacrée du travail, c’est terminé. Ce qui compte, aujourd’hui, c’est de s’épanouir. Quant à la productivité, elle augmente en raison de la mécanisation.
Les multinationales offrent de nombreux services aux employés. C’est un modèle?
SR: Oui, c’est un avantage dans de telles structures économiques. Les PME ne peuvent pas proposer toute cette gamme de services, mais elles disposent d’autres atouts. Et quand une entreprise peut se permettre d’offrir quelque chose en plus, en général elle le fait.
Les PME bénéficient-elles suffisamment des retombées des multinationales?
MD: Les retombées sont très importantes, en centaines de millions. Les PME ont tout à gagner à l’aboutissement rapide d’accords bilatéraux.
OR: Parfois il y a aussi un prix élevé à payer pour travailler avec les multinationales, comme des certifications coûteuses à obtenir avant de signer des contrats avec certaines d’entre elles. Il existe aussi une concurrence sur la main d’œuvre.
SR: Notre étude montre que 40% de la valeur ajoutée du canton provient des multinationales. Avec le départ d’une grande entreprise de la place comme Serono, un hôtel a perdu un million de chiffre d’affaires. Nous profitons donc de ce vivier international y compris des organisations internationales. Les impôts sur le bénéfice sont essentiellement payés par les grandes entreprises et notre pyramide fiscale est tellement pointue que c’en est finalement dangereux.
Quels sont les dommages que la surrèglementation cause aux PME?
OR: Au Centre patronal, nous avons procédé à un sondage sur la douleur causée par la règlementation, et demandé aux PME quelle était, sur une échelle de 1 à 10, la douleur ressentie. Le résultat est 6. En fait, cela varie avec chaque niveau, qu’il s’agisse des pouvoirs publics, Confédération, cantons et communes, ou des partenaires sociaux. La sécurité au travail est douloureuse à cet égard. Le recours aux spécialistes également, vu les coûts que cela génère. Tout cela crée des montagnes de formulaires statistiques à remplir. Je m’arrête là, mais la liste est très longue.
Que faire concrètement?
OR: La loi sur l’allègement des règlementations, soutenue fortement par l’usam, est entrée en vigueur. Il faut donner une chance à ce texte pour lequel nous nous sommes beaucoup battus. On pourrait, comme piste de travail, offrir des conditions plus légères aux PME.
MD: Chaque fois qu’on engage ou qu’on remplace un fonctionnaire, on devrait se demander à quoi sert ce poste et s’il est vraiment utile. Un quart des entreprises qui engagent des apprentis se demandent si cela vaut la peine de continuer en raison de la surcharge de travail. Cela devrait nous faire réfléchir. On veut bien faire mais au niveau de l’entreprise, cela devient de plus en plus compliqué.
SR: Le bon sens devrait l’emporter. Différentes initiatives sont discutées. Le problème, ce sont les silos – le fait que les services de l’État travaillent en vase clos – au lieu de privilégier la transversalité. Un physio passe un quart de son temps à remplir des papiers. L’avantage des généralistes sur les spécialistes, c’est d’avoir une vue plus large. Et nous, les associations professionnelles, nous sommes là pour vous défendre!
Une question plus difficile. Qu’est-ce que vos organisations pourraient faire mieux?
MD: Peut-être de faire en sorte que les conditions de concurrence soient plus équitables. On se bat tous les jours, on entretient des contacts pour faire avancer les choses.
OR: Un défi, c’est le tissu économique plus individualisé. L’adhésion à une association ne va pas de soi. Cette appartenance à la corporation ne va pas de soi. Quel est le retour sur investissement par rapport à la cotisation? Nous essayons de proposer de nouveaux services et une orientation clients depuis plusieurs années.
SR: En vingt ans, la situation a changé et les gens se demandent pourquoi ils devraient payer pour une défense qui est générale. Nous devons démontrer tous les jours notre valeur ajoutée. Pendant la pandémie, nous sommes allés au front pour renseigner les entreprises. Nous entretenons un lien assez direct avec les autorités, c’est quelque chose de possible dans notre pays.
MD: On pourrait mieux se vendre auprès des entrepreneurs. Ils se disent que de toute façon, ce travail de défense de leurs intérêts se fera, qu’ils paient une cotisation ou non. Nos moyens sont modestes. En comparaison, un ouvrier syndiqué paie relativement vingt fois plus qu’une entreprise pour sa cotisation. C’est ce qui permet aux syndicats de réaliser des campagnes.
Comment se préparer au mieux pour retrouver cette attractivité?
OR: Parmi les vrais grands défis, on trouve la démographie, le vieillissement de la population. De l’autre, on dispose de cette fameuse innovation suisse. On se rend compte qu’en matière d’attractivité, ces incitatifs fiscaux sont de moins en moins déterminants. On entend des choses nouvelles à l’étranger, certains paient des loyers en cas d’installation, etc. Une réflexion globale doit être menée.
SR: Allons regarder ce qui se fait ailleurs! Cela se joue aussi dans l’éducation, dans la formation de base. Incitons les jeunes filles à s’intéresser aux métiers innovants!
MD: J’ai eu l’occasion de visiter une entreprise pas très loin d’ici: AISA, fabrique des machines pour produire des tubes de dentifrice dans le monde entier. Ces gens fabriquent leurs machines avec passion.
Questions de la salle: Comment toucher les nouvelles générations? Faut-il être sur TikTok?
OR: En organisant des événements qui les intéressent. Mais pas forcément sur TikTok.
SR: Les entrepreneurs de demain sont sur TikTok. Et oui, il y a des événements qui permettent de changer notre image.
Intervention de Steve Delasoie (GastroValais): Nous savons sur quelle partie nous devons travailler pour s’adresser aux jeunes. Par exemple, nous avons créé un manga. Je dirais que de manière générale, il faut que les jeunes parlent aux jeunes. Et montrer comment le métier va évoluer et comment il a déjà évolué. Une nouvelle génération partira à la retraite et nous devons la séduire, donner du sens à ce que nous faisons.
09h45-10h30 – Débat sur notre productivité économique et les défis de la pénurie
Antoine Dussart (AD), directeur des opérations internationales du Groupe Partnaire: Nous avons quelques pistes de réflexion. Nous faisons travailler 13’000 intérimaires en Suisse, en Belgique et au Luxembourg. Nous créons des passerelles et améliorons l’employabilité. On essaie de mettre en condition nos équipes qui sont autonomes. C’est comme ça que nous améliorons la productivité.
Eric Ziehli (EZ), directeur développement stratégique Suisse de Helvetic Emploi SA sous la bannière de Groupe Partnaire: Nous avons créé notre entreprise dans divers secteurs puis nous avons rejoint le Groupe Partnaire, avec lequel nous avons trouvé des affinités. La confiance, la simplicité, l’enthousiasme, la positivité: ce sont pour nous plus que des mots, mais des valeurs familiales.
Comment avez-vous vu arriver cette pénurie?
EZ: C’est une cause démographique qui l’explique, à laquelle s’ajoute une autre composante, une conjoncture en pleine croissance. Il faut le dire: c’est aussi un peu un problème de pays riche et on est sur un nuage. Dans le cas de la Suisse s’ajoute le fait que c’est une économie très résiliente.
AD: Le rapport au travail a changé et s’est accéléré avec la pandémie. Les candidats ont des aspirations, des attentes sur le salaire, sur l’équilibre de vie, sur le respect des autres sur le lieu de travail. Mais toutes ces choses-là, on peut aussi les faire dans une PME. Il faut expliquer aux candidats quelles sont les valeurs de l’entreprise, son style de management, vers quoi on va, etc. Si on n’explique pas tout cela, la question du salaire ne va pas suffire. Le candidat doit s’inscrire dans un projet auquel il peut s’identifier. J’aimerais ajouter qu’il y a peut-être une cartographie de l’emploi à revoir en Suisse. Ne manque-t-il pas des filières courtes et très opérationnelles?
EZ: Une femme de ménage peut devenir facilement auxiliaire de santé via des cours de la Croix-Rouge. Un manœuvre de chantier peut devenir chauffeur de bus. Ce sont des initiatives privées et il faut que l’État nous aide. Ces formations sont en effet payantes.
AD: On peut trouver des accords entre entreprises, comme nous l’avons fait à Bordeaux pour une dizaine de peintres. Autre exemple, avec des conducteurs routiers femmes pour du longue distance. On l’a fait avec plusieurs entreprises. Nous avons dressé une liste de métiers «pénuriques» en Suisse, mais nous avons eu très peu de candidats. Ce n’était pas suffisant. Il fallait pouvoir les envoyer sur place pour leur montrer les choses en détail, qu’ils aient le feeling. En revanche, nous avons obtenu une dizaine de recrutements en faisant du sur-mesure. Le plus important, c’est de passer du temps à expliquer. Culturellement, c’est ce qui a changé en vingt ans.
Qu’est-ce que la Suisse pourrait faire?
EZ: Un problème, c’est qu’en Suisse, on ne forme pas des gens dont on a besoin, qui peuvent apporter un plus sur une production. Il faudrait des formations simples pour les opérateurs.
Les seniors constituent-ils un vivier?
EZ: Entre 55 ans et 65 ans, on a plein de gens qui ne trouvent pas de travail. Il faut que les pouvoirs publics valorisent cela.
AD: Les apprentis ne sont pas bien formés lorsqu’il n’y a pas de seniors expérimentés dans une entreprise.
10h30-11h00 Pause-café
Julien Morand. Les eaux minérales, les vins, les alcools sont sous pression. Il y a un véritable enjeu. Essayez de jouer régional, national et soutenez nos produits!
11h00-12h00 – Productivité du travail en Suisse, raisons et conséquences
Timothy Nussbaumer, chef suppléant du secteur Croissance et politique de la concurrence, Secrétariat d’État à l’économie (SECO): Je vais prendre d’abord un peu de recul et aborder les défis qui nous attendent. Quelle a été l’évolution récente de l’économie suisse? Après dix ans sans récession, ce fut le coup d’arrêt à cause de la pandémie, comme le montre l’évolution du PIB par rapport à l’économie mondiale.
L’effondrement a été moindre en Suisse. La résilience a profité de plusieurs facteurs. Une industrie chimie et pharmaceutique, moins de tourisme que dans certains pays. Puis la guerre en Ukraine a entraîné une crise énergétique et une hausse de prix de l’énergie. L’inflation a aussi épargné notre pays en comparaison internationale (+2,8%). À prendre en compte également, le fait que l’intensité énergétique de l’économie et de l’industrie manufacturière est nettement inférieure en Suisse par rapport à l’étranger. Le PIB est le plus élevé en Suisse, au Luxembourg et en Norvège. L’évolution du PIB par habitant était encore le plus élevé en 2001 et 2010.
Une hausse du PIB par habitant peut se faire soit en travaillant plus, soit en augmentant la productivité. Entre 2011 et 2022, cette croissance du PIB est encore supérieure à la moyenne. C’est aussi le cas durant les deux crises. En revanche, sur cette même période, la contribution des heures de travail par habitant a diminué, son impact a été négatif.
Que s’est-il passé? C’est la productivité qui s’est améliorée. Qu’est-ce que cela explique? On pourrait se dire que les Suisses travaillent moins. C’est vrai que les temps partiels ont bien augmenté. Serions-nous devenus paresseux? Ce n’est pas si simple. Si les hommes ont fait plus de temps partiel, les femmes ont augmenté leur participation à l’économie.
Cette tendance existe depuis plusieurs années et risque de se prolonger. En revanche, est-ce que l’effet net sera encore positif sur le PIB par habitant. Le facteur décisif, c’est le changement démocratique. La population active a augmenté en raison d’une forte immigration entre 2011 et 2016 mais la croissance de la population active totale sera négative selon le scénario de référence de l’Office fédéral de la statistique (OFS).
Cet effet des baby-boomers va diminuer toutefois dès 2030. Entre 2022 et 2030, le taux de croissance annuel du PIB devrait diminuer de 0,3% en Suisse. Il sera donc très important de soulager les PME du point de vue des coûts.
Et dans le calendrier politique? La réforme AVS 21, la suppression des droits de douane industriels ont passé. En revanche, la suppression du droit de timbre d’émission et la réforme de l’impôt anticipé ont échoué. Et il y a ce qui doit être mis en œuvre: l’accès au marché de l’UE, les accords de libre-échange (Inde, Chine, Mercosur) et la réduction de la charge administrative.
Dans les éléments à prendre en compte, le développement de la cyberadministration, les nouveaux instruments d’encouragement à la décarbonisation de l’économie, la facilitation de l’admission de spécialistes formés en Suisse – qui pourraient rester en Suisse après leurs études.
Nous voulons augmenter les incitations au travail et corriger les finances publiques en examinant toutes les tâches et subventions pour favoriser les économies. Comme vous le voyez, l’agenda du Conseil fédéral est bien rempli!
Quel sera l’impact de l’IA générative sur l’économie, son influence sur la productivité et sur l’emploi?
Nous n’avons pas fait une étude mais nous collaborons avec l’OCDE qui a étudié la question. Le fait est que, depuis les années 1990, nous peinons à voir quel est l’impact réel sur l’économie, mais il semble qu’il reste mesuré. On utilise plus souvent DeepL, mais les traducteurs consacrent plus de temps au rédactionnel. Donc au final, nous misons sur la qualité. C’est ce genre de choses qui risque de changer avec l’arrivée de l’IA.
Questions de la salle – Quel sens donner à la faible intensité énergétique en Suisse?
On voit que la même industrie consomme moins qu’à l’étranger. La réglementation environnementale est plus sévère et les prix de l’énergie plus élevés.
12h00-12h10 – Allocution de clôture par Fabio Regazzi, président de l’usam
Ces deux journées auront été riches. Qui sème l’union récolte des succès, comme on dit à l’usam. Il est crucial de reconnaître la force de l’économie romande – et celle du Tessin aussi, ajouterais-je. Les éclairages que nous avons entendus sur l’UE ont été précieux. Les enjeux sont complexes. Sans parler d’idéal, pensons aux équilibres qui pourront être trouvés. Car en fin de compte, pour faire passer le projet, nous devrons collectivement nous montrer capables de trouver une majorité. L’usam se prononcera une fois que le résultat des négociations sera connu.
Des incertitudes, il y en a, des potentiels aussi. Mais les PME ne doivent pas être oubliées. La pénurie de main d’œuvre est cruciale, et les défis liés à la productivité le sont tout autant. Mais nous devons aussi garder en tête les projets d’infrastructures – et en particulier l’avenir des routes nationales. Il faudra voter oui lors de la votation cet automne. Merci à tous pour votre participation, et à l’année prochaine – les 26 et 27 juin 2025. Voilà, c’est fini!
Notes prises en situation par François Othenin-Girard, les jeudi 20 et vendredi 21 juin 2024 / Journal des arts et métiers (JAM). Relectures et corrections: Laura Di Lullo.